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Wednesday, March 25, 2015

Station 2 Station : Rouge kourse ou l'art presque perdu de savoir saluer son prochain (25)

8h00.
Ligne Orange.
Métro Cartier (ou plutôt dans les petites rues l'entourant).

Neige fondue.
Chaussée sèche par endroit, mouillée ailleurs. Mais dans les deux cas, sale. Et putain, komment!

On ne peut pas dire que le stationnement se fait de manière plus aisée avec ces banquettes de glace qui ornent le sol.

Comme à chaque matin, je marche le plus rapidement possible pour atteindre le métro.
Deux raisons justifient ce geste : primo, pour arriver au boulot à temps, secondo, pour brûler davantage de kalories. Eureka!

Comme à chaque matin, je rencontre ce joggeur vêtu de ROUGE. Je ne sais pas trop quel âge il peut bien avoir, mais il n'est ni jeune ni vieux. Il court un point, c'est tout...

Il a la grâce d'une gazelle. Il n'en est pas à ses première kourses, ça c'est certain.

Son rythme est assuré. Sa démarche athlétik et bien rythmée.

L'opinion que j'en ai est que cette activité soit une passion pour lui, une drogue, un passeport vers le bonheur.

Je ne sais pas à quoi il pense ou ce qu'il fait avant et après une kourse. Il ne semble pas apporter de l'eau avec lui. Que fait-il dans la vie à part courir? Quelle est sa nationalité? Quelles sont ses ambitions? Qui sait.

Mais ce qui me passionne le plus dans nos interactions, c'est comment elles ont évolué au fil du temps. Véritable kommunion vers le bonheur.

Les premières fois où nous nous sommes kroizés, nous avons échangé un simple signe de la tête en guise de salutation, un peu pour signifier : hey bro, c'est donc bien fucking kool ce que tu fais...

C'est devenu ensuite un signe de la main. Évolution des kommunications.

Puis, il a commencé à me dire un bon matin rempli de soleil...

Depuis un bout de temps, lorsque nous nous kroizons, je lui dis : bonjour, ça va bien? Oui et toi?

Dans notre société froide, aseptizée au Purell, izolée dans notre petite bulle numérik kotidienne, dans notre plazir solitaire comme des enfants-roi le matin de Noël, il est quand même extraordinaire de voir deux humains qui ne se connaissent même pas, prendre le temps, le kourage, voire le risque de même peut-être ozer ouvrir la bouche et échanger des formules de courtoizie qui semblent être éteintes comme de primitis dinauzores...

Et par le fait même pratiquer l'art presque perdu de savoir saluer son...prochain!

-30-

Muzik/video pairing:





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