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Wednesday, February 18, 2015

Le blogue est-il mort? - Réponse à Nathalie Collard (La Presse)

J’ai lu lundi avec beaucoup d’intérêt sur Cyberpresse le papier de Nathalie Collard à propos du sujet cité ci-haut en rubrique.

Le blogue est-il mort? Excellente question. La réponse, toutefois, est moins évidente… Entoucas, le mien est bien vivant!

Il ne fait pas l’ombre d’un doute que le blogue n’est plus ce qu’il a déjà été, il y a de cela disons 10 ans. Le fait que les modes changent et passent et que d’autres plateformes attirent davantage les foules, citons ici l’exemple de Twitter, explique en partie pourquoi le blogue s’est un tantinet essoufflé ces derniers temps. L’autre partie du pourquoi réside dans le fait que comme le temps est de l’argent, plusieurs blogueurs ont perdu la flamme que nécessite la préparation de carnets sur une base régulière. Ces derniers préfèrent mettre leurs efforts sur des trucs qui mettent du nutella sur le pain…

Le ralentissement du blogue est en quelque sorte triste puisque ce dernier met souvent en lumière des plumes chevronnées qui ont des choses passionnantes à raconter et qui sortent du carcan rigide des médias traditionnels.

Pour être un rédacteur magazine qui œuvre dans cette industrie depuis bon nombre d’années (Taxxi, Speed, FA, Primeurs, Homme, Summum, Summum Girl, Flèche), je sais très bien que pour qu’un sujet soit accepté dans les pages d’une quelconque publication, ce dit topo doit être vendeur (aux yeux des responsables de l’édition) selon une grille de critères propre à chaque revue, à savoir pertinence, intérêt, public-cible, timing, etc. Pour publier un sujet, il doit y avoir un signe de piastre accroché au bout… Or, il n’y pas que les trucs mainstream et vendeurs qui ont de la pertinence en terme de contenu. Combien de fois cela m’est-il arrivé de voir le retrait d’un de mes papiers (l’exemple de mon texte sur les French Best gravé à jamais dans ma mémoire) au profit d’une pub payante, d’un publi-reportage moche ou encore d’un échange de bons services avec Pierre-Jean-Jacques en retour de je-ne-sais-trop-quoi dans le futur, mais qui encore une fois est synonyme de lectorat et de signes de piastres empoisonnées…

Et voilà exactement ce à quoi le blogue répond : une plateforme de publication de contenu qui ne découle pas nécessairement d'une commande, mais qui vient nourrir la curiosité et l’intérêt d’un web-lectorat établi et ce, à propos de sujets/opinions qui ne sont pas toujours manchette material.

Pour ma part, mon blogue/labo a toujours été le prolongement de mon imagination, une plateforme qui me permettait de publier ce que je ne pouvais pas vendre ailleurs (chronique, poésie, fiction, états d’âmes), en plus d’agir à titre d’atelier d’expérimentation littéraire au sens large, bref un tremplin vers de nouveaux horizons d’écriture. Souvenez-vous que j'ai parlé de la fusillade de Dawson pendant le feu de l'action... François Fortin de CKOI m'avait laissé un commentaire sur mon blogue le jour-même pour me remercier de mon billet, lui qui faisait de la recherche pour parler de ce sujet en ondes.

Par exemple, où aurais-je pu publier la présente réplique? Magazine, jamais de la vie. La presse écrite est remplie de petites cliques, qui sont très difficiles à percer surtout lorsqu’on parle des quotidiens. Combien de fois ai-je tenté ma chance par le passé au cahier Sortir de La Presse ou encore au Journal Métro. On me sert toujours la même réponse : il faut des trucs qui sortent des sentiers battus, ce qui clash souvent avec le contenu qui est présenté dans ces mêmes pages…

Aussi, disons qu’il est 23h00 un vendredi soir et que je revienne d’une petite expo local de photo extraordinaire (je parle ici de mon carnet sur la Californie). Où est-ce que je peux parler de mes impressions mis à part sur Facebook et Twitter? Quel quotidien ou magazine voudra en parler? Bien sûr, il aurait fallu y penser avant. Plusieurs mois à l’avance même dans le cas d’un mag, mais la vie est faite de spontanéité et l’art du blogue est exactement celui de publier à n’importe quel moment et à propos d’un firmament de sujets, ce qu’aucun autre média peut permettre de faire.

Autre truc passionnant à propos des blogues est qu’il permet de suivre l’univers d’une personne/artiste et de pouvoir se tenir au courant à propos des nouveautés entourant ce projet. Exemple : Ariane Gélinas ou Clair/Obscur.

Bien que je ne suis pas payé pour publier sur uzinamo, je réussis à faire du troc (item de presse (livre, expo, arts) en échange d’un commentaire sur mon labo. Mais je travaille présentement à possiblement publier un best of de mes carnets sous la forme d’un bouquin accompagné de diverses formes d’art (photo, dessin) pour en faire un produit alléchant aux yeux d’un éventuel éditeur (ou s’il y a des gens richissimes qui me lisent présentement dans l’auditoire et qui seraient prêts à me donner quelques dollars pour faire avancer ma démarche artistique – vous savez où me trouver), ce qui en bout de ligne pourrait se traduire par des dollars pour l’ensemble de mon œuvre carnetière…

Enfin, je me désole de voir que les blogues ont tellement perdu de plumes pour toutes les bonnes raisons énumérées ci-haut. Imaginez si des artistes tenaient, ne serait-ce qu’un simple journal sur leur site web (Moby le fait), il serait passionnant de suivre un peu leur opinion/projet au quotidien et ce, à la manière d’un blogue… J'espère que comme le vinyle, cette mode reviendra en fucking force... Blog on!

Je conclus avec la prière du blogueur

Karnet 201 / BOT 2015.1

-30-

Muzik pairing:

Europe Endless - Kraftwerk

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